Domaine Denis Mortet

Une famille à Gevrey-Chambertin depuis 1956

La vinification au domaine Denis Mortet

UN ESPRIT

La vinification

« Je ne suis pas la mode.
Ce que je veux, c’est respecter le fruit. »

Si vous deviez définir le style des vins du domaine ?

Je vais citer ce que disent nos clients : « Vos vins sont classiques avec un supplément de fraîcheur, de soyeux et de longueur en bouche. » Avant de se faire à la cave, le vin se fait à la vigne avec des sols souples et impeccables, qui permettent aux pieds de s’enraciner en profondeur. Je remercie mon père et mon grand-père qui avaient compris tout cela il y a bien longtemps.

Quelle est votre approche de la vinification ?

Encore une fois, j’ai continué la philosophie du domaine. Évidemment, j’ai tout de même adapté certaines choses à ma façon.

C’est-à-dire ?

Toute la réception de la vendange a été repensée avec des petites caisses depuis 2008. Le tri à la cuverie se fait aussi sur table vibrante. J’apporte aussi beaucoup de soin à l’égrappage, pour abîmer le moins possible les grains entiers. Je souhaite encore plus de fermentation dans le grain pour concentrer davantage les arômes des fruits. Voilà pourquoi j’ai commencé également en 2010 à vinifier en vendanges entières. En 2012, je l’ai fait sur toutes les cuvées de vieilles vignes. Toujours avec cette idée de préserver les baies.

Arnaud Mortet

Vous ne craignez pas de changer le style des vins?

Je ne crois pas non ! Il n’est pas question pour moi de céder à une mode mais d’aller vraiment le plus loin possible dans le respect du fruit. Et pour moi, un raisin millerandé, celui que je recherche en priorité, est impossible à égrapper. Voilà pourquoi on enlève sur la table de tri tous les millerands pour les remettre ensuite en vendanges entières par-dessus celle égrappée.

Côté vinification, comment procédez-vous ensuite ?

Tout part en levures indigènes. Les temps de cuvaison se déroulent entre 18 et 20 jours, à peine 15 jours pour les petites cuvées comme le Chambertin. Je ne fais plus que 5 ou 6 pigeages. Quant au soufre, j’en utilise trois fois moins que du temps de mon père. Tout cela fait que le vin « pinote » avec élégance, qu’il est plus facile à boire jeune tout en étant taillé pour la garde. L’équation parfaite pour moi !

Il reste l’élévage… ?

J’ai pas mal bougé de ce côté-là avec peu de bois neuf aujourd’hui. Je l’adapte en fonction du millésime. Je n’ai pas forcément envie de me lancer dans le choix du grain selon le vin car j’ai peur de me perdre là-dedans, je fais totalement confiance à mes tonneliers pour ce travail de sélection. Selon les cuvées et l’année, l’élevage dure entre 16 et 18 mois.

La cave Denis Mortet